LIBERTI Casimir, Auguste
Né le 20 Octobre 1918 à Cette [Sète] (Hérault),
mort le 16 avril 2011 à Sète ; marin ; ouvrier de
la Chimie ; pêcheur ; syndicaliste ; militant du Parti communiste.
Fils d’un pêcheur italien exilé en France,
Casimir Liberti s’engagea dans la Marine nationale vers
1935 et suivit une formation à l’école des
mécaniciens de la marine de Toulon. Vinrent les embarquements
successifs qui le firent naviguer à travers le monde. Puis
ce fut la guerre. Il participa alors à des missions d’escorte
sur le contre torpilleur « Milan ». Il fut de la campagne
de Norvège entre avril et juin 1940. Ce fut au cours des
actions menées là qu’il se vit décerner
la Croix de guerre. En 1940, il se « replia» au Maroc.
Ce fut dans ce pays, à Casablanca, qu’il devint membre
du Parti communiste. Il se souvenait que c’était
« le camarade Sultan qui était israélite et
secrétaire de la section » qui lui remit sa première
carte. En 1942 ce fut le refus d’appareiller à Dakar
pour aller combattre des navires anglais et certains de «
la France Libre ». Liberti et ses camarades furent internés
et menacés d’être fusillés, puis finalement
graciés. Casimir Liberti, avec quelques camarades, passa
alors à « La France Libre » l'organisation
de résistance extérieure. Il participa à
la campagne de Tunisie, aux débarquements de Saint-Tropez
en août 1944 et à celui de Royan en avril 1945. À
la Libération, partant de Cherbourg, il passa sa permission
à Paris où fit la connaissance de Christiane Le
Tallec, bretonne de Vannes, qui devint son épouse. De retour
à Sète, il entra à la Compagnie Tunisienne
des Phosphates. Il reprit sa carte au PCF et devint un actif syndicaliste.
Le 19 octobre 1947, il fut candidat aux élections municipales
sur la liste d’Union républicaine et résistante
et de défense des intérêts de la ville de
Sète présentée par le PCF. Élu membre
du bureau de la section de Sète du PCF lors de la conférence
de section du 23 janvier 1949. Il fut élu membre du comité
fédéral de la Fédération de l’Hérault
du PCF, lors de la conférence fédérale des
19 et 20 février 1949. En août 1949, il signa un
article dans Le Travailleur du Languedoc en tant que
secrétaire adjoint de l’Union locale des syndicats
CGT. Il participe au IIe Congrès mondial de la Paix qui
se tint du 16 au 22 novembre 1950 à Varsovie et à
son retour, dès le 1er décembre, il assura des comptes-rendus
dans les quartiers. on le nomma alors « Le navigateur de
la Paix ». Il était alors membre du Conseil national
des partisans de la paix. En août 1950, il signa un article
dans Le Travailleur du Languedoc en tant que secrétaire
du syndicat des inscrits maritimes de Sète.
En 1960, il reprit une activité maritime dans la pêche.
Il y prolongea son engagement syndical en devenant secrétaire
du syndicat CGT des marins de Sète, ce qui le conduisit
progressivement à participer aux travaux du bureau national
de la fédération CGT des marins. Dans un même
élan, il fut, dés son implication dans le monde
de la pêche, président de la Coopérative Saint-Pierre
(celle des Pêcheurs en mer) et, à la fin de 1960,
président de la coopérative Le Dauphin (Bassin d’épuration
des coquillages). Il présida par la suite la Coopérative
des Cinq Ports du Bassin de Thau (conchyliculture) et, dans les
années 1970, la Coopérative des Mazets (mas conchylicoles).
La prolifération des pavillons de complaisance, amorcée
dans les années 1970, a laissé en rade de Sète
de nombreux marins étrangers, démunis et sans droit.
Casimir Liberti a été un ardent défenseur
de leur cause. Il était devenu un point de référence
pour ces marins abandonnés. Par arrêté du
secrétaire d’État à la mer en date
du 15 février 1993, il fut nommé membre de l’assemblée
du Comité national des pêches maritimes et des élevages
marins, en qualité de
représentant des conseils des comités régionaux
des pêches maritimes et des élevages marins. Le décret
du 13 juillet 1998 l’éleva au grade de Chevalier
de la Légion d’Honneur pour ses soixante et un ans
d’activités professionnelles et de services militaires.
Plus familièrement connu dans la « vie sétoise
» sous le nom de Mimi, il a profondément marqué
le milieu maritime sétois. Casimir Liberti se maria avec
Christiane, Yvette Le Tallec, ils eurent quatre enfants, une fille
et trois garçons, dont l’un, François, né
le 17 septembre 1947 à Sète fut conseiller municipal
de la ville du 13 mars 1971 jusqu’à septembre 2008.
Il fut maire de Sète du 2 avril 1996 au 18 mars 2001, conseiller
régional de 1986 à 1992 conseiller général
de 1988 à juillet 1997 (il démissionna de ce poste
pour non cumul des mandats), député de l’Hérault
(7e circonscription) du 1er juin 1997 au 17 juin 2007.
SOURCES:
Arch. com. Sète, élections, bulletin de vote —
Le Travailleur du Languedoc, 29 janvier 1949. —
Archives de la Fédération de l’Hérault
du PCF. — Jacques Blin, Dictionnaire biographique du
mouvement ouvrier cettois puis sétois de 1789 à
1950, Sète, autoédition, 2009, p. 112. —
Cahier souvenir de Julien Empereur, remis par sa fille à
l’auteur. — Interview de Casimir Liberti par Jacques
Blin le 22 Avril 1986.
Jacques
BLIN